[ 32 ] al autócrata de la Confederación Perú-Boliviana sepultar en los calabozos á los mas esforzados patriotas, y llamar en derredor suyo á los renombrados y tenaces rivales de nuestra emancipación política ? ¿ Qué americano no se escandecerá, viendo erigidos en órganos del Protectorado á los que no s« saciaron con la sangre de sus compatriotas, hasta que el cañón de Ayacuch© acabó con la dominación de la España ? ¡ Y estos son los instrumentos del Protectorado! ¡ Y estos mismos se pasean en triunfo sobre las cenizas de los mártires de la independencia ! La Confederación Argentina toleró los agravios, cuando su paciencia dejaba á salvo su renombre y su honor, pero este mismo le prohibe asociarse al cortejo del despotismo, cuando su tolerancia fomentaría su ambición y su arrojo £1 General Santa-Cruz responderá á la América de las calamidades de esta contienda. El ha ofendido á la Confederación cuando la consideró sin go- bierno, porque faltaba el gobierno unitario : él la creyó débil, porque la supuso dividida, y contando con haberse estinguido el valor argentino en sus pasadas agitaciones, se atreve últimamente á insultar la nación, preparándole la suerte del Perú. No es pues la Confederación la que ha empezado la guerra. El General Santa-Cruz es el primero que la ha atacado; la Con- federación se defiende para poner á raya su ambición. Las Peruanos y Bolivianos no tardarán en conocer, que el que sostituye por sí el poder absoluto al egercicio moderado de los derechos nacionales, es indigno de presidir una República; conocerán por fin, que para no cargar con el remordimiento y la infamia de consentir en la conquista, deben resolverse á restaurar el imperio de la razón y de la ley. Y si fuere preciso que la sangre de los Argentinos se mezcle con la de ambas Repúblicas, á nadie cederán la gloria de esta cooperación. Los mercenarios del usurpador ten- drán entonces que proclamar con las armas en tierra, que los Andes no sir- ven de barrera sino para los esclavos de la tiranía. JUAN MANUEL DE ROSAS FELIPE ARANA. PÉTITIONS p Aoaassfes A L'ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE PAR LES NEGOCIAISTS ET F&B1UCANTS DE ■•■DEAIX, ■•>Trau. ,68 A WESSIEl RS LES MEMBRES DE I/ASSEltó LÉGKLATfVE. Jl\9eáóvewcéf Les soussignés ont eu pour la plupart 1 honneur d'adresser le 20 aoút 1848, ;i l'Assemblée Nationale GonstituauU . une pétition daos laqueüe i\a deman- daient que, prenant en considératiou le torl mímense que l'intervention da : (es alíaires de la Plata cause au commenie d'exportation et aux fabriques fran- ■ aises, il fút mis un terme a une marche politique aussi contraire aux véritablc- intéréts de la France. Depuis 1 époque oü celte pétition a été déposée, il est survenu des óvéne- uieuts qui ont encoré changé la position de la question. Le blocus du port de Buenos-Ayres a été levé, les préliininaires d'un traité ont été arrétés entre lamiral Leprédour, le gauvernement de Buenos-Ayres et Oribe ; aussi les inquiétudes du commerce commencaient á se dissiper devant la perspective de la paix, lorsque des bruks que bous espérons nial fondés sont venus de nouveau jeter 1'alarme en faisánt craindee de la part du gouvernement un refus de ratiíier le traité et la reprise de 1'intervention. Dans notre pétition du 20 aoüt, nous avons développé les inotifs qui nous faisaient demander au gouvernement le retrait de son intervention, et qu'il suivlt l'exeinple de l'Angleterre, qui, en vue du tort que sa noli ti que causal t á son connnerce, s'est promptement retirée de cette aíTaire oü elle était entrée avec la France. Depuis lors tous les événements sont venus justifier iros asser- tions : sitót le blocas levé, le commerce de Buenos-Ayres a repris son activit¿ accoutumée; de nombreux navires partant de riches cbargements sont pai-ti - de tous les ports de France pour cette destination, et nous avons vu renartrr- pour les produits de nos fabriques un de leors plus im portants débouchés. Les < apitaines des navires trancáis ainsi que les négociants sont unánimes pour diré qu'ils ont recu le meiltenr accueil du geuvemement de Buenos-Ayre- : il est, en outre, avéré que la phwi grande sécurité, on peut meme diré la phn_ 4 — grande protection, est accordée depuis la levée du blocus k nos nationaux établis á Buenos-Ayres, dont de norabreuses émigrations, parties de Mente- \ideo, viennent chaqué jour augmenter le nombre, malgré les entraves que le gouvernement O riental met á ees départs. Ces malheureux émigrés fuient la misére qui est leur partage á Montevideo, et que beaucoup d'entre eux ont longtemps supportée, comptant sur les brillantes promesses que leur faisait le gouvernement Oriental pour les reteñir á son service : maintenant que, détrompés et ruinés, ils cherchent á réparerfcleurs désastres par leur travail á Buenos-Ayres, le gouvernement francais ira-t-il compromettre leur sort dans cette résidence et par une nouvelle faute les plonger encoré dans la misére? Nous ne pouvonsle penser, et aussi nous n'hésitons pas á croire que l'Assem- blée Législative et le gouvernement seront d'accord pour terminer d'une ma- niere définitive cette triste affaire, qui ne saurait rester en suspens sans com- promettre gravement le sort de nos nationaux établis á Buenos-Ayres. Au moment oú les affaires avec la Plata viennent de reprendre une grande activité, les intéréts francais engagés a Buenos-Ayres ont augmenté considé- rablement, et leur grande importance justifie les alarmes du commerce. Persister dans l'intervention serait sacrifier les intéréts de nos nationaux établis dans la Plata, ainsi que ceux des négociants et fabricants établis en France, presque exclusivéYrtent au profit d'une compagflie qui exploite la douane de Montevideo et dont les agents cherchent á abuser le gouvernement en répétant chaqué jour que le commerce demande la continuation de l'inter- vention. Nous protestons contre une semblable assertion, et suppkons l'As- semblée de prendre en considération que notre seul désir est de voir la paix se rétablir et la tranquillité renaltre aprés de si longues années de guerres et de désastres. Les faits que nous avons cités plus haut sont la plus éclatante preuve de l'exactitude de ce que nous disions dans notre pétition du 20 aoüt, ainsi que le démenti le plus formel aux assertions contraires et intéressées des partisans de l'intervention. Aussi, en présence d'un semblable résultat, les manceuvres de ceux-ci ont pris plus d'activité que jamáis, et le commerce est constamment inquieté par les nouvelles presque toujours fausses qui sont répandues chaqué jour et que les journaux répétent pour la plupart avec des réflexions qui nous surprennent beaucoup, car elles montrent combien ils connaisseot peu les véritables intéréts de la France dans la Plata. Nous supplions l'Assemblée Législative de se teñir en garde contre ces assertions des partisans de l'intervention, qui présentent la guerre comme — D — étant le seul nioyen de terminer la question et en déguisent les grandes dii'ii- cultés., sachant bien qu'une fois engagé dans cette voie la retraite deviendrait impossible au gouvernement. lis atteindraient ainsi le but de leurs intrigues, qui est de prolonger la durée de la guerre, méme au prix d'énormes sacri fices de la part de la France pour tenler un résultat douteux, et dont eux seuls retireraient le bénéfice en continuant á exploiter la douane de Montevideo. Nous nous reposons avec confiance sur la sollicitude de l'Assemblée et du Gouvernement en faveur du Commerce et des Fabriques francaises, et avons l'honneur d'étre avec le plus grand respect, Messieurs les Représentants, . . . Vos trés obéissants serviteurs. PARIS, le 20 Novembre 1869. NÉGOCIANTS, EXPORTATEURS, ARMATEIRS, ETC., DE PARIS ET DI' HAVRE. RICOU et BLANC; — AVRIAL fréres; —MITJANZ, et Comp.; — F. PERQUER et ses lils; — WANNER, LANGER et Comp.; — A. DUFOUR et Comp.; — L. A. WOUTERS et Comp.;— BARBEY; — AGU1RREVENGOA lils et URRIBARREN ; DELPHIN, PIQUET et VOLOZ.AN ; —H. ROUSSEAU ; — BADEL ; —LACLAVERIE ; — REY; — RBYNAUD et CABARRECQ; — MARCO DEL PONT; - V. BENAIS; — DAMOURETTE; — JOUANNE ; — DREVET-COUSIN ; — F. PASCAL ; — LECOMTE, VERLIER et THIRION ; — GUYBERT; —CHATELAIN; — CHINARD flls ; — LONDE 61 BRANDAO; — MAGNAN; — GOTHART - PASTOR ílls; — Hip. GAVOTY ;— AD. 1 MOMAS; — Blaise DESPOUY ; — CHAMERLAT; — C. PRAT; — H. MORIN ; — J. GOUTIÉRE ;— FALTEZER; — FEROU; — H. LINEN; — Cu. HUNT; — E. GLÉNARD; — J. JACK.SON et Comp.; — BEAUSANG; — GOURJON; — BOURGÉS; — KOUN et Comp.;*— PIQUOT; — AUGÉ; — Edmond "CARRÉRE; — BONNEMASON; — FOUCHER ; — N. BERRY ; — Félix NIQUET; — PER RON; — LUSK3NY fréres; — JANEL ; — LOPEZ, et SUENET; —Th. BARBEV ; — C. FARRENC; PATTO et JOURDE; — P. F. DUTILLOY; — Al a. LELBA et Comp.. — Pail GLIOl); — H. DURAND; — VIEIRA et Comp. ; — L. MURET; — NATHAN HERNSREIM ;- AD. HONNEGGUER et Comp. ; - Georoes FRANCK; — A. DENISANCE; - R. A. DOVAL; — LAMBERT et DALBOUSSIÉRE; — CORRÉIA et Comp.COMPAG.MES D'ASSURANCF. MARITIME KT COLRTIERS. LACHEURIÉ, (Iirectf n i de la Chambre U'Assurances Maritimes ; ■— LESOUYER DE LAPLACE , JDinec*e*ir de l'Océa* ; — PLOU VIER, Direcieur du Cercle conuncrcial; — POULAIN, Dh-eciew de la Vigié; — K. LÉGER, Directeur des Assareurs parii- cmliera; — Cii. «AL, Directeur du /M»yd Fraticais; — HUÍHSSET, Direeteur de ¿a Wrhtsine; — BILLETTE, Directeur de ia Compagnie d' Assurances imuiueUes; — ARGLMUTH, Directeur de la Garatutc; — TJUSSON ; — PANEL; — MONOD ; — M AU TIN ; — PLOl ER, Directeur de l'IUemnité. • - • ■ - ■ • FABUICANTS. PATURLE, LUPIN, SEYDOUX, SIETMER et Comp. ; — DOLFUS - MIEG ; — CIRAUOEAU pére etflts; — BERTÉCHE, CHESNON et Comp.; — A. GODARD et BONTEMS; — A. LEFÉBURE, — BERNOVILLE, LARSONNIER et CHENEST; — TROUVÉ, CURTIVEL et Comp.; — DELATTRE fllS; — TRELON, WELDON et WEIL; — DUPUYTREM, PÉNTCAUD et Comp. ; — DAVRIL alné, PETIT et Comp. ; — U. LORIDAN; — DAZIN, MOTTE et PLA; — WACRENIER, NADAUD ; MARC liéres; — ROÜVENAT; — V BLONDAIN et fils; — BENET, propriétalre de l'usinc de Ijx Cioiat,- — PEYRAT, prtipriétaire de l'usine de Toulon; — CHATELAIN et <.omp. ; — SICHEL-JAVAL; — BADIN fréres; — MARSOULAN; — TIIERNYJNCK fréres; — A. LECANU; — 1MIIH \ lv\l - 1'EI¡ ELLE ; — SANGOUARD; — DEVIEFVILLE et AlGÉE; — A. HUET; - BRASSAC, CHAISE, MARTIN et BOESSENKR ; — CHEVREAU ; — P. CLAIR, — BOISSY et VILLEDIEÜ ; —LABBÉ; — SALLE RON ; — AD, PICARD; — D'HALLU ET fiRUN; — MENIER fréres; — CHEDEAUX; — Edmond GRAINVILLE ; — RIGHEMONT, JOLIVARD et P. CHÉREAU ; — V DAVID et fils; E. LEON alné; — CHAPUZiOT, GOUIN, TARDIVEAU et Comp.; — E. BONN AL D; — GIGNOUX et PATRY ; — BONFILS, MICHEL et comp. ; — AVfiSQUE et GRENIER; — B. CAILLEAUX, L.UPPÉ et Comp.; — HAMOT jeune; — PIQUE et Cli. PIOT; — BAILLARGEAUX ; — A. CHOVEL; — MIRO Y frére»; — BASCHET, BOULLIER ; — F. DREYFOUS; — BRMEST LABBÉ ; — E. GUILLEBEK I ; — MORISSET et Comp.; — Fkeoérk: et Charles MULLER; — MAILLY; — E. BONEALiD;—J. EMMANUEL et Comp.; — M. REVEL;—CH. TAVERNJER el Co«p.; —L. MEYER; — AUGET-CHEDEAUX ; — WITIER, C ARLIER et DELATTRE - REUMONT; —GUYNET et BECQUET;—F. BAILLARGEAUX; —VICTOR BUBOIS.;— COHIN ; — P. MESLIER - LEFEVRE ; — MENET - POSSOZ ; — A. GUYBERT; — CHARTIER;—DUBOIS jeune;— PAMAR et PETIT-DOSSARIS; — CAMBRONNE fréres; — GUILMOTO et A. PROVANCAL ; — BOU VIER ; —BOFFINET, ROUXEL et LLLEMER; — MILLESCAMPS et Comp.; — MANDROtS; — NEUVILLE; — MATAGRÍN, STOLZ ct Comp.; — DELARfE, LELÍÉVRE et 1*5; — WAGNÍER. CLERC et MARfJERTDON; — A. BERR ct Comp.; — DORLÉANS et LEQUJS; — VATTN jeune et Comp.; — MBNET; — GUYNET et BECQUET; — RAPON; — MONPELAS; — EM ¡MANUEL et Comp.; — DUFOURfils; — H. FONVIELLE; — CHEVILLE; — CHAPRON etDUBOIS;—ESTRAGNAT frére et ROUX; — GODBERT, CHOISEUL et Comp.; — DOUGÉ; — FABRÉGE, NOURY lils, BARNOUS et comp ; P. MARSÉGNE; — TABOURIER-NADAL; — HERNSHEIM. - m mm ;JKNK iU .1 - ;JíHTT¿;3W lo tí* MUlJt,- O I i -i - ^MG M MHMKM W M OJV. V.vembre ISU9. EXPORTATEURS ET COUMI8SIQRNAIRES EN SOIERIES. H. PLATZMANN et Comp.;—H. COCHARD;—POWSON PHILIPPE et VD3BRT; — A. DUNOYER et Comp.; — DOTRÉS, CLAVÉ et FABRA; — CHASTEL VAL- LIOUD el Comp.; — DELPHIN PIQUET et VOLOZ.AN; —LAFONT. FABRICANTS. GRANGÉ SCHULTZ fréres; — THEVENET, RAFFIN et ROUX; — G. M. LAPEYRE et Comp.; — E. PRUNIER. — Martin GIRARD et GAUTlteR FORNAS; — DURAND fréres; — CHENEVIER, ROUX et DURESSY; —A. DERVIEUX fds et Comp.; — DUMOY, MONTESSUY et CHOMAR; — MICHAR» et BOUNAUD; — AEPHOWSB SA- BRAN «t ARNAUD; — NOURRT fréres; — MARTEL GEOFFRAY et VALANSOT; — MIGUEL fréres; — VALANSOT aíné; — E. PIAGET et Hippolyte ROUX; — 8ÍUSY el GALTIER; — A. BONARDEL; — GANDOLLltRE; —A. GUINET et Comp.; — PONCHARD fils; — F. CAFFAREL; — JURLEN et BALLARD; — G. PEILLON et fds; — A. MONNET et GUICHON; — VERSET et FOREST; — DELECHAUX; — SILO' COUSINS et Comp.; — F. RENAUDIN, ARAÜ et Comp.; — DTJVBWVAY et Comp. ;— PINONCELY fréres; — G. MILLION et Comp.; — RIBET et Comp.; — KUISTER MARGARON; — REVERONY et GIREL; —■ FONT el CHAMBEYRON; — BENAZECH; — G. BADEL et BELLATOTC; — LORTN. ROYMÍT et NA«?ÜI*f; — BEW3WT D^S- M ARQUES et COmp.; — André DONAT. —ID««L — A. DB9I>KJL1?T et Obmp*. ■ — «ERLIÉ-COUTUHIÉ fréres; - Cu. RAVERS; — VIVIERS et MOREL; — LÉON TROCCrjtf; — G1RAUD; — CHAFFANGEON, FRANCOIS et Comp.; — DONZEL fréres; — DONAT; — J. FADRE; — MERLE fréres et LENOIR; JVT. PINONCELY el SOLAR; — CIRLOT et TROCCON; — V MARON et :Is; - POUJOOLAT; —— b — HENAL'O et FANOT; —TROUVÉ et RAY ; — L. GINDRE; - P. MANTELIER el Comp.; — GAUTIER fils alné ; - MONFALCON et BOZONNET; — DUMAINE- MANUEL etComp.; — GOLRDE et SELLES; — ThéODORE PERRIOLAT; — PER- RET et MERCIER ; — PIERRON et FAURE; — A. VALANSOT; - ROCHE et DIME. HONTPEIiUEB et C KTTE. BANQUIERS, NÉGOCIANTS, EXPORTATEÜRS, ARMATEURS, ETC. BELLOTINI, FRANgOIS et Comp.; — LICHTENSTEIN DE VIALARS et Comp.; — G. WACHTER et Cemp.¡ — Et. BLOUQUIER fils et WESTPHAL; — J. DUSSOL; — SARRAN et Comp.; - BAILLE et fils» - PAGÉS et SALOMON ; - BEZ.ENECH fréres; — J. LAFONT; — COMOLET fréres et les fils de l'ainé; — KLEHE, CULLIERET et Comp.; BOUILLON pére et fils; - FOURNAIRE et BOUGUES; — PAGERY. VOLJAS et Comp.; - J. FRANCK.E; - GUÉRIN fils; - H. VIVARE/, alné; - Hilaire GAUTIER; — L. KOESTER et Comp.; — H. CAZALÉS et Comp.; — COUSTAULT fils; - LICHTENSTEIN, WESTPHAL et Comp.; - E. R. POMMIER; - LARRODET. BAVOIVAD, 12 novembre 1869. ROTH fréres; - J.-B. LAYROLET; — BORDART fréres ; - CH. DÉTROYAT; CHARLESTEGUY fréres; - POYDENOT fréres;;- CASTILLA et PUENTE; - Locis AUBERT; — COURIER j - P. ROLY; — Louis BAUDRON fils alné i - D. et C. FECHER; - P. LISSALDE; — BOUIN, BERGERET et Comp. MaA. CIOTAT, 24 octobre 1849. CAPITAINES AD LONG-COCES. J.-B. BLANC, — JOSEEH VILLECROSE; — BONNISAY; — H. BLANC; — NIBOUTET;- CAYOL fils; - A. BREST; - BRUE; — Charles REYNAUD; - Barthélemy BLANC; - DAVID ; - CAYOL pére ; - H. MONTFORT; - FRANCOIí* REYNAUD; — L. REBUEL; — F. NILLE; — DAHULAC; — Alfred CABET ; — MARTIN; — L. STARDONNET; - BADILLE ; - MAGNAN; - LEDUC. Bo dpan\ le 27 Octobre 1849. Messieurs tes membres de la C'iambre de Commerce de Bordeauj?. Messieurs, Nous venons appeler votre attention sur la grave question de la Plata, si intéressante pour le commerce franeais en général, si importante surtout pour celui de notre port. Un traité de paix a été conclu entre le gouvernement argentin et M. l'amiral Leprédour, représentant de laRépublique francaise á Buenos-Ayres. Ce traité devra incessamment étre soumis á la sanction de notre Assemblée législative. II ne nous appartient pas d'examiner le traité en lui-méme : peut-étre est-il l'ccuvre de la nécessité, il importe peu. Mais nous savons qu'au seul espoir de sa ratification par le gouvernement de la République francaise les anciens griefs ont été oubliés ; les rapports commerciaux entre la France et Buenos- Ayres ont instantanément repris un développement inaccoutumé ; nous savons enfin que la majeure partie de la population francaise s'est immédiatement dé- placée, qu'elle a porté son industrie de Montevideo á Buenos-Ayres, fail bien significatif, contradiction bien singuliére de toutes ees versions exagérées ou fausses qui représentaient nos nationaux comme demandant á la France une protection tutélaire contre les exactions d'un gouvernement sous l'égide duquel ils sont allés volontairement se placer. Nous pensons, messieurs, avec la connaissance que nous avons des hommes et des lieux, avec l'expérience d'un passé trop long, que la non ratification du traité conclu avec M. Leprédour á Buenos-Ayres serait non seulement la ruine de notre commerce avec les rives de la Plata, mais encoré ouvrirait une nou- velle carriére aux incertitudes passées, sinon aux fautes déjá commises. Par ees simples motifs, nous vous prions, messieurs, aprés avoir examiné cette grave question. de vouloir bien intercéder auprés du gouvernement, en lui exprimant le vaeu que notre Assemblée législative ratifíe, sans plus de re- tard, le traité qui lui est proposé. 2— 40 - Dana cette attente, veuillez agréer, messieurs, l'assurauce de notre pail'uiit • •■ iii*id«*rat¡on. áimisifné . LAMAUD-CORTES; — B. COIJVE ; — J. J. ROUX ; - E. MII.LRAT ct Comp. ; — POURMANN fils; — L. CAYREL et Comp.; - SORBE et FABRE ; —V. BÉYL AIID; - PKTIT ;- BOUVET jcmie ; — GARRES jeunc et CATJSSÉ. — M. MARSAUD et Comp.; — GlXOUEHAC et VALERY; - P. C. SERNOS; - Cli. DONEY; — Léon LALAXE; — BEYSSAC et GAUTIER ; — A. DELPECH ; — L. OLANIER ; - J- H. LAXCOX; — VAZQUEZ et Comp.; — BAOUR et Comp.;—J. D. MAIZ; —BESSON fréres; — FF. DESCLAUX DE LACOSSE; - Bd. LARRA- BLRRE; — SARRAX et Ad. BERXARBERY; — V" HERRAXD. Pour copie conforme : Le Seerctaire de la Chambre de Commerrc. (Sig.) A. VERDIÉ. m Mf)S(tMtiMM9 M 3-Wa ,liiwvn ,*avum>q sut j$taiC^:i.Zi *i{wt) swimu «n ilova wintyt .¡*w*tmm NOTICE LA QUESTION DE LA PLATA. ■•peion J'uw cocarda il d'aji ils«|iaaui "tT laj i fruí rlai aawiaj i í a #r«t>rarlB;-**yaj| -.u hj r. vnlt. 1.. pliia Inonie contra rautorfte de la mere patrie daña Tobatiiia " léon de cea aauigrés á a'armer caatie l'aacu de leur gouvanuiaaii^ et m luna i i laa awiiaaáss et " «gema carargea -de toa proteger. J*y a¡ tu rhMfualtflafcte fAiblesae et la complicita des . cabniets aouOrant, j>e*meatant, eiecouaagaaut oaa ircegulaaitéa, itniaaaux par Jca aaldWr, «t t IMaant Ta guerfv? au moyeti de ldftres lie ctiaftge fli-óes aur leTréaor par lea entrepreneur» dt a guerra riaile de Moitaeaideo at aecqa»u>es par 1« gauveruenaavt^r«ncaáa L... a ■ I. j ! ..... I.-. mattheureux Prau^ais compronits par l*lnipacT(TTaiicc et par la roniiirrnr. du • goaecruciueiit . j. lea défendruis munic, au beaoiu, á niaüi artaMac ct a. tiaage dwcuuTcrl contri* « lea eotieeqtictirrs de 'leurs 'fautea ; nuil je De leur sacriuerai ití le droit des natinns <|n I. oitt a Tiolé. tai le í.i sor public t|u'oo a obéaá en leur nona, tai Istpata .ju un cesu-praeiial, ni le aang - de "ni nnVe-patrie .p.'.m laisae engager dans une querelle qui n'est paa cclle déla Prance, ■ ; flj í.«1 ÍW nratra dr ||. Ba L»» , *, T e*..»rel.v,7. II faut pacifier la Plata, il faul rouvrir ce débouchi á notre industrie; if f'aut pour ceta envoyer une earpédilion contre Rosas. Voilá le texte invariable des articles sur la Plata qui paraissent dans les colonnes de certains organes de la presse, depuís liientot douze ans que nous sommes intervenus dans les destinées de ees maüieureuses contrées. Etrange logique, qui représente la guerre comme étant le seul moyen de terminer la question engagée avec un état, vers íequel nos nafionaux sé préci- pitenten foule pour y porter res prodalts de n-otre rndustrre. T^trange poliüque, qui nous engage a iniposer á la niajorité. sur les deux rives de la Plata, le gouvernement d'une infime minoritó, sous la prétexte di faire respecter les traites existants et Findr^eiidatnice de l'Etat oriental. La question estposée devant les représentants de la nation, devant les gar- dieas de l'htranetir, naaia aucsñ «da 1* juslree de la France. U est de notre devóir, comme de celnl de tous fes Irommes compétents dans la question, de- venir eiposer clah-ement, in-pai tialeínciiL, et daos un huí vraii.itajt naltonal, la véritable position des choses, et de montrer les dangers qoi peuvent nou>— 12 - attendre si nous persistons á suivre dans la Plata la politique dont nous avons a déplorer les tristes résultats. .Un traité vient d'intervenir, malgré les prédictions contraires des adver- sares de la République Argentine. Ce premier fait est déjá un démenti donné á leurs assertions et un argument en faveur des partisans de la paix. Depuis plusieurs années bien des négociations avaient échoué; aussi pen- sait-on voir encoré nos espérances de paix décues, et contínuer une anarchie qui fait la fortune de ees infatigables soutiens d'une cause perdue. La táche d'un pacificateur était vraiment diflicile, car chaqué fois qu'un envoyé de la France partait pour mettre fin á cette interminable question, son départ était précédé de l'apparition d'articles semblables á ceux qui remplis- sent aujourd'hui les colonnes de certains journaux (1). On y disait générale- ment « que le gouvernement s'étant enfin décidé á chátier l'insolence de Rosas, n un nouvel agent était envoyé avec des instructions et des forces suffisantes « pour mettre le tyran á la raison et lui imposer la volonté de la France, etc. » On ne peut disconvenir que ce sont la de singuliers moyens de préparer les voies á un négociateur pacifique, et que la publication de telles instructions devait faire naltre une prévention bien naturelle, de nature á compromettie d'avance le succés de la négociation que l'on allait entamer. (2) Aujourd'hui pourtant, l'amiral Leprédour a réussi á conclure un traité que Ja nouvelle tactique adoptée par ees infatigables ennemis de la paix leur fait ieprésenter comme honteux pour la France; ils ne craignent pas d'insulter ainsi le brave marin qui l'a conclu et dont le jugement en matiére d'honneur ne devrait pas étre recusé. Tona leurs efibrts tendent á empécher une ratification qui mettrait un terme aux béaéfices qu'ils retirent de la douane de Montevideo (3), et des subsides que la France leur accorde. (1) Voir ees journaux au moment du départ de MM. Waleski, (iros etc. (2) C'est ici le cas de Taire remarquer que les généraux Rosas el Oribe ont, ¡> deux reprises dillérentes, concia un traité auquel ¡1 ne manquait que la vérlfication. La premiére fois, ce fut le traité Hood; la se- cunde, le traité Leprédour. Les bases posees dans le traité Hood ont été constanimcnt reproduites dans les négociations qui ont été entreprises entre ees deux époques. Et quoiqu'on ait voulu faire admettre comme fait que le général Rosas montrait sa mauvaise volonté et sa mauvaise foi par des oxigéneos toujours crolssantes, les négo- ciations antérieures et le traité Leprédour lui-méme sont la pour prouver le contraire. Sauf les modifica - tons que les événements survenus rendaieut indispensables, on y trouve toutes les bases posees dans le traité Hood. (3) La cómpagnie Lafone, dans laquelle presque tous lea défenseurs de la cause Oriéntale se trouveul iotéressés, est dans ce moment propriétaire de; Leur seul espoir pour relever une cause perdue étant l'appui de la France, ils demandent des secours dont ils sentent eux-mémes linsufíisance et dont ils diminuent encoré progt essivement l'importance (1) á mesure que le gouverne- ment manifesté sa répugnance á les leur accorder. Comme on l'a dit, ils se contenteraient au besoin de cinq hommes et un caporal, sachant bien qu'une fois l'honneur de la France compromis, dút-il en coüter la ruine de nos natio- naux établis á Buenos-Ayres, 30 mille hommes etlOO mtllions, il faudrait mar- cher en avant dans la voie oü ils auraient réussi á pousser le gouvernement. La guerre est l'unique élément de leur fortune ; aussi tous leurs efforts ten- dent-ils á empécher la paix de se rétablir. Si le gouvernement leur refuse son appui, en désespoir de cause, ils demanderont qu'on se retire sans traité, abandonnant ainsi notre commerce et nos nationaux établis á Buenos-Ayres á toutes les incertitudes d'un semblable état de choses. Leur espoir serait alors que le général Rosas, lassé de tant d'insultes et de mépris, finit par renoncer a sa conduite hospitaliére, et que des actes qu'ils ne manqueraieut pas de pro- voquer obligeassent la France á prendre 1'attituJe hosiile qu'ils ne peuvent se résoudre á lui voir quitter définitivement. Miús, nous dira-t-on, tout le monde est d'accord sur la nécessité d'en finir ; le commerce le demande, le gouvernement le désire : il n'y a doute que sur le choix des moyens. Ici deux alternan ves se présentent : la prem ere, d'accepter et ratifi r Je traité conclu par l'amiral Leprédour, s'il est compatible avec les exigences de uotre honneur; la seconde, d'envoyer une expédítion rédoutable qui nous mette a méme d'obtenir, pour le présent, un traité tel qu'on peut le désirer, et pour i'avenir des garanties qui en assurent Fexécution; garanties d'autant 1° Les re ven us de la douane; 2* La place principale de la viHe (place de la Matris); 3° La navigation exclusive de 1'L'ruguay sous pavillon anglai* ; &° as lieues carrees de terralns; 5* Tout le rivage A prendre depuis Montevideo jusqu'a Colonia, le M 1? m. nie a été venda ; 6° Les lies de Lobos, Flores, Goriti. Pour encourager les Francais engagés dans la legión a rester sous Ies ara os on leur a piomis, au rctour de la paix, des concessions de terrains. Chaqué bomme devrait recevoir suiiant son grade; le soltlat 10 hectárea, et ainsi de suite en progressanu La cómpagnie Lafone entretient en France ct en Angleterre plusieurs agents exelusiv< meitt chargés de défendre ses intéréts, c'est á diré le gouvernement existant á Montevideo, qui est le secl qui puii* rnn- sentir á sauctionner de semblables marches. (1) Voir les diverses brochures publiécs crs demiers lemp», oú Ton évi-tae le nomlr. d'Wuauii>s né- cessaires a une expédiüon depuis 12,000 jusqu'a 1.200.— íi — plus indispensables que ce traite mura été conquis par la forcé. 11 fnut encoré que les rrrodifrcations apporféríS ati traité Leprédour soient de nnture á irotis indemniser des frai« et Jes sowcis de cette périHeuse entrepríse; il faut savoir errfín les réstdtats que ndtrs éevons attendre du «meces* En 184«, lorsqiere fot signé'>e traité du 29 octobre quiin?t fin a la premiére pm*tie de rahme, resendre francaise, en se retirant, faissa arot portes de Bue- noe-Ayresmne armée qa'efle y avart nmerréé : cette armée, commandée par Lavallo, s'étadt reertuée á JMemtrvhíeo, gouverné alors par Rivera, le protégé des Francais, qui avaicnt chassé 0*i*«9 prrur le mettre á sa place. Rivera lui- méme était entré smr le territoire argeníin, aprés la batailh; de Cagancha. Le général Rosas, ayant k son tour battu nos anciens alliés Lavalle et Rivera, poursuivit ce dernier jusqae sur son territoire. Oribe, protégé par le général Rosas, vit bientót son armée se grossir d'un grand nombre de ses compatriotes lassés du systéme dilapidateur de Rivera, et fuyant les exactions d'un gouver- nement qui alors comme aüjourd'liui ne s'appuyait que sur des étrangers (1). La marche de cette armée fut si rapide qu'en peu de temps elle en vint ¿» blo- quer éiroitement Montevideo. (1) Ton» les Orientaux, négoeianU ou propriétaires, ont été forcés d'éxaigrer paur se soustraire au\ |>oignards des fameux condottieri qui ont fait le sac de la Colonia ; quclques-uns, lie pouvanl paruciper la lutte á cause de leur age, se son! refugies a Buenos-Ayres; mais la majen re partie se tient dans le camp d'Oribe. Leurs blens ont été vendus et distribués aux chefs de bande, ou donnés en garantie pour tles satiue» «ranéeos par la compagnie b.ifone. Les églises, les comenta, apivs avoir été pilles, ont été t ransformés en hópitaux, car ceux qui appartenaient a l'Etal avaient été vendus. Nous n'entreprendrons pas ic¡ de justifier les actes que le général Rosas peut avoír jugés nécessaires pour metrre fln á l'anarehie qui n'a cessé qu'a son arrivée au potrvolr; mais nous ne pouvons bous em- pecher de taire remarquer qu'il est étraitge que ce soieut les honunes qui ont eu le pouvoir a Montevideo " qui viennent les luí reprocher; nous citerons á cet égard le passage suivant d'un discours prononcé 5 la trlbunc de la Olambre des Pairs par M. de Gabriac : ■ Je le dirai a mes risques et périls, je le dirai sous le feu des anathemes de l'honorable préopinanl « con! re le général Rosas; le triomphe de Rosas me parait le Iriniuplic de la paix. Ccsi peni -i lio une a erreur, mais j'ai la profonde conviction que c'est le seul homme capable de l'aJTerniir sur les deux rives « de la Plata. « D'apres ce qui a été dit dans les journau\. cette opinión parait avoir quelque chose ele (i paradoxal, « qu'il est nécessaire, je lesens, d'entrer d'abord dans quelques explicatiuns sur cette gravo aecusation « d'horrible cruauté qui est intcntee a Rosas, ct par maniérc de proface, je demande si l'on se llalli « que les descomía nts d'une nation aussi Aere et aussi violeinmenl passiannée que la natioiv espagnolc. « si l'on se flatte que les peres, en Amérique, des Mina et des Noguera d'Espagne apportent dans le» o lureurs de leurs guerres civiles une couduite beaucoup plus douce, légale, húmame que ceux-ci dan» » leurs discordes au sein de l'Eurape. « Je demande ensuile á l'honorable préopinant s'il croit que les actes de cruauté qu'il a reprochés « á Rosas et á Oribe, en les supposant réels, soot le privilége du partí fédéralisle, et s'il pense que le • parí i unitaire n'en a pas de sembla bles a se reprocher ? Est-ee qu'en fait d'assassinais de gouverncur» « de provinces et de generaux, ceux de Dorrego, de Quiroga, de Villafane, de Latorre, d'Heredia, mas- — 15 — La lutte allait se terminer, la paix al rail étre rétablie, lorsque les gouver- nements de France et d^Angíeterre crurent devota intervenir cliacun avec une pensée diflerente. V La France q^ui, de 18AO á 18/i4, s'était tenue dans le droit cominun et avait observé la plus parfaite néutralité, en est sortie en 18A5, parceque le Brésil, eraignant que la tranquillité de ses frontil res /üt compromise par la guerre, roulait intervenir lui-mCine. Ce fait a été certifié par M. Guizot a la tribune de la Chambre des Pairs, dans la séance du 14 janvier 1846. « Ce sont les péti- « tions des Francais netjtres, ajoutait M. Guizot, qui nous pressaient avec les « plus vives instances de faire cesser une situation dangereuse pour eux, dé- n sacres a Buenos-Ayres ou dans lea provfaices, ne sont pas l'aeuvre du perti unitaire ? Est-ee qu'on n'a « pas voulu faire l'essai d'une petite machine intérnale contra llosas ? Kst-ee que les fédéralistes seuls « mellenl a mor! de sang- froid des prisonniers ? Est-ce qu'a Tablada, a Cordova, a Chancay, de pareils « actes n'ont pas eu lieu par des unitaires ? Est-ce qu'on ministre de la guerre du gouvemement actnel ■ de Montevideo n'a pas fait fusiller ü Mercedes seizc ou dix-sept prisonniers ? KsUcc qne la (ton ver. « vement actueí de Montevideo n'a pas ordouné, por un édjt en date de février l«Aa, que les priaouniers « aux couleurs orlbistes seraient fusillét par derricrc conime traitres? Est-ce que l'application a manqué « a cette léglslation ? a Mais ce qui est particulicr, je crois, aux Monlevidécns, c'est que non seulement Hs prattqxieot ees « actes, mais, passez mui l'espression, ils les maxüncnt. lis sont, dit on, á recammaiidrr les máximes de « la Convention. í".e qui esl certain du moins, c'est que je ticns en mains en ce moment ce livre bleu, ■i ouvrage d'nn i*dacteur d'un joumal le Yalioitat, a Mnnlevideo et que j'j trouve que c'est une apmTe a saiate que de tuer llosas (fia tibru nmta matar m llosas). Suivént ensuKe des p:issagcs de Sénéque, '• dont U cooclut qu'on peut corromprc la femme ou trancher les jours d'un liomicide véritable. II « exhorte, en conséquence, les femmes de Buenos-Ayres á se livrer au lyran, en s'armant d'un poignard « Ireaspé dans un paisan subtll, dans l'acide prussique, par ovemple, pour Ini peicei le cernr et l'empoi- • somier a Ja fais dans un moment d'abuodon. Mk vo-t-U pas ju-~qu'a danaer un oeusail aeiwhlalite á la •i hile mime de Rosa», a celle qn il appelle rinfámc Vlanuelita, l'assuraut que si elle commettaU un i nareitacte elle cesserait d'étre infame pnur passer au rang des femmes sublimes, comme Judith ou « Charlotte Conaay 1 Voila la moróle ou plutdt les fnreiirs insensées de 1'esprK de parti dans oespayS I i< Doit-ou ajouter ensuite une giaode fai an\ accusaUoiM de pareils nomines coatre RosasP » Voici maThtenant l'opinion émisc sur cette queslion par lord Palmerston, dans une lettre adresséc au Hénéral O'Bricn, cousul-séuéral ue Ja Itépnblique de l'l «ra; : « Eprcigu-Oflice» novembre, Lo, 1848- « Sir, le gouvernement de S. M. s'esl oceupv de la lettre que vous m'arvez adressée, le 7 du eouranl, au sujet des aO"aires de l'Elat Oriental de l'l nigua\. ainsi que de la nécessilé qui, dans volre opinión, existerait pour la Graude-Bretagnc, de venir en aide a cet EtaL En réponse, je dois vous faire observer qu'en ce moment les aflaires de Maob'video paraissent dUiejées par utu- jtoignéc d'ovenluritr* étrangers qui oceupent militairement cette capitale, el qui fonl agir a leur gré le gauvernement purement nominal de cctlc ville; qu'en dehors des rexnparts de la place, les indiv idus qui » inliluleiii le gouvememenl de l'Uruguay n'ont pas un pouce ne u-rro qui recomí ai sac km pouvoir. 11 est évident, d'aatre part, que les aveuturiers sous l'influencc diclaUiriale desquels se trouve Montevideo sont fuñique cause des maux dont vous vous plaignez, ct que deja la paix régntroil uaus le leí i linú-e de l'l niguav si cctlc bande, qui en détient la capitale. rrnisenlait !t • nfrei en nnangement avec le general Oribe. « J'ai l'honneur, etc., Pvi,wrnsTo\.« sastieuse pour leurs intéréts; sana quoi its prendraient eux-mémcs partí el «. se joindraient á Oribe. Ces pétitions ont été signées (1); leur existence, leur » sincérité ne peuvent étre révoquées en doute, et si Ton mettait en balance le « nombre des Francais neutres qui menacent de se joindre á Oribe et ceux a qui sont dans l'intérieur de Montevideo, ce nombre emporterait certaine- « ment la balance. >» Ce n'est done pas pour faire respecter l'indépendance de l'Etat oriental que I on est intervenu. La France qui, de 1840 á 1844, n'avait pas jugé cette indé- pendance menacée, ne devait pas en 1845, intervenir dans le débat qu'elle- méme avait soulevé entre Rivera et Oribe en 1838. Le traité de 1840 avait comme nous l'avons dit ailleurs, laissé les ennemis en présence sur le terri- toire argentin. Loin do diré á M. lemsrquis d'Abranles que, puisque le Brésil croyait une intervention nécessaire, la France s'en chargeait, il convenait alors de lui signifier que le gouvernement francais n'approuverait aucune intervention, que/le qu'elle fút. Le gouvernement anglais, poussé par les agents de la compagnie Lafone, dans laquelle plusieurs capitalistes se trouvent intéressés, est entré dans l'in- tervention avec l'arriére-pensée de soulever la question de la navigation des riviéres le Paraná et 1'Uruguay. Trompée par des rapports inexaets qui repré- sentaient le Paraguay, nouveMement ouvert, comme une mine commerciale á exploiter, l'Angleterre voyait dans 1 intervention un moyen d'obtenir avec notre secours des avantages dont elle retirerait le plus clair du profit. Promp- tement désabusée (2), elle a abandonné la question, et nous sommés restés seuls dans la Plata, persistant dans une intervention dont le but avait changé lejouroú nous étions joints á l'Angleterre. Nous étions intervenus unique- ment pour empécher nos nationaux de donner au monde le honteux spectacle d'enfants d'une méme patrie s'entr'égorgeant pour une cause étrangére, et (1) Par slx mi lie Franjáis établis dans l'intérieur de la Républiquc de l'Uruguay, el voiel la réponse que fit Oribe aux membres de la commission chargés de lui remettre cette pétition : « Messieurs, veuillez diré aux Francais restés neutres queje les remercie sincerement de la démarcho « qu'ils font prí s de moi, mais que je ne puis et ne dois accepter ce grand sacrifico de leur part, ne <í voulant pas que le sang francais coule par des mains francaises. Assurez-les que je me rends garant « de leurs vies et de leurs propriétés. • (2) Lord Palinerston a dit a la tribune de la Chambre des coinmunes : a La populatlon du Paraguay est tres peu nombreuse., et la production de ce pays presque iiulle. Ce .. pays consommé peu de produils, iniiniment peu de pvoduits européens, et ne pourrait rien nous donnci .. en retour, et ceux qui complent sur le Paraguay pour Irouvcr un dibouehé au commerec angla!* scraient >> grandement desappointes. » — 17 — plus tard sous l'iniluence anglaise nous en sommes venus á demander la navi- gation (1) des riviéres et l'évacuation de YEtat oriental. C'est alors qu'en pleine paix nous nous emparámes de l'escadre argentine et de la Colonia. Oribe, craignant qu'une partie des étrangers établis dans ces parages ne s'armassent contre lui, comme l'avaient fait ceux de Montevideo, se résolut a les interner, et leur assigna (2) un village de l'intérieur pour lieu de résidence : «n long murmure de réprobation aecueillit cet acte, qui pour- tantétait dicté par la prudence et que la conduite de nos nationaux établis á Montevideo suífisait pour justifier. Aujourd'hui, le traité Leprédour vient mettre fin á cette guerre désastreuse : il garantit la vie et les biens de tous ceUx qui se sont compromis; il assure de (1) Nous avons á signaler ici un fait importan! qu'il est aisé de vérifier : c'est que cette prétention ne date que de cette époque ; elle n'a été soulevée dans aucune des négociations entamées avant 18&5, et il n'en est fait mention dans aucun des nombreux ultimátums signiliés par MM. Roger, Leblanc, Buchet- Martigny, etc., cette question n'ayant pas mCme attiré leur attention. (2) La plus grande partie des réclamations soulevées par nos nationaux depuis 1840 provient des vic- times, intéressantes sans doute, de cet acte d'une nécessité cruelle, dont l'histoire de la guerre nous ofTre sans cesse des cxcmples ; il est a remarquer en outre que presque loutes ces réclamations se fondón I sur des faits dont les conséquences ont été plus facheuses aux habitants du pays qu'aux étrangers. Cela paraitra evident, lorsque l'on saura que presque toutes proviennent de dévastations commises par les ar- mécs des deux partís siuj le Uiéatre de la guerre. Les étraugers ue sont possesseurs de propriétés rurales que dans une faiblc prÁportion relatiTement aux indigvncs. On ne doit done pas attribuer ces faits á la répulsion systématique contre les étrangers que l'on reproclie a Hosas, mais bien plutút a des nécessité^ politiques et aux Iristes conséquences de la guerre. Certa ¡ne brochure publiée ees derniers temps fait mmter le chiOre des réclamations de nos nationaui á 25 millions de franes; une assertion anssi ridiculo i e mérite pas les honneurs de la controverse, aussi nous nous bornerons il réfuter quelques faits appuyés sur des noms qui sembleraient leur donner qu< I que autorité. Pourtant U n'en est rien ; car en premier lieu, cette liste fait revivre toutes les demandes qui furem écartée» en 18A0, par la commission mixto, comme dénuées de fondement. Viennent apres des réclamations purement imagina ¡ros, comme celle de M. Cramer, colonel au servico de la Républiquc argentino depuis les guerres de l'indépendance, et qui fut tué, les armes a la main, á Ckascomu* lors du soulévement dans le sud en 1838. Nous voyons fígurer ensuite les noms de MM. Favier, Lecerf, Labrue, Dechoudens, etc., qui pour la plupart habitent Bueoos-Ayres, et seront certainement bien surpris de se voir présenler comme reclaman! des indemnités. Le seul fondement que l'on puisse donner a cette assertion est que ces messieurs sont actionnaires d'une société nommée Sociéti rumie qui, comme son nom l'indique, s'occupe de l'explolta- tion de propriétés rurales. Parmi les actionnaires de cette société figurent aussi un grand nombre d'Argentins, dont une partió arait émigré et pris parti dans l'armée de Lavalle : en vertu d'un décret qui confisquait les blens des émigrés armes, le séquestre fot mis sur les propriétés de la société, jusqu'aprés liquidation. Aujourd'hui ce séquestre a été levé, méme pour les Argentin* eompris dan* le décret, ce qui fait tomber encoré celle réclamation. Nous voyons figurer ensuite les légionnaires francais tués en combaltant, les victimes de l'invasion, <)„„> la position est intéressante sans doute, mais dont les droits sont fort contestables. 3— 18 — a part du général Oribe amnistié générale et oubli du passé, il reconnait le principe d'indemnités en faveur de nos nationaux victimes de vexations immé- ritées; comment justifier alors cette épithéte de honteux dont le gratifieut certaines feuilles. La levée du blocus de Buenos-Ayres étant venue rouvrir ce débouché que notre escadre a tenu cinq ans fermé á notre industrie; les rapports commer- ciaux entre la France et la République argentine ont instantanément repris un développement inaccoutumé. La population francaise, que l'on s'obstine á représenter comme attachée au sol oriental, s'est immédiatement déplacée, et c'est á Buenos-Ayres qu'elle est allée porter son industrie et safortuue, donnant ainsi le démenti le plus formel á cette assertion sans cesse répétée, que nos nationaux réclament la protection de la mére-patrie contre les exactions d'un gouvernement dont ils ont été volontairement réclamer l'hospitalité. De nombreux navires portant de riches chargements sont partís de tous les ports de France pour Buenos-Ayres; du Havre sculetnent on compte, depuis le l"janvier 1849, vingt-trois navires portant pour une valeur de plus de 12 milíions de francs. Jamáis Montevideo n'a offert á notre commerce un semblable déboucbó. (1) Ces résultats sont venus dessiller les yeux d'un petit nombre de négo- ciants et fabricants qui, trompes par les assertions de certains journaux sur les véritables causes de rinterruption des aflaires avec la Plata, avaient apposé leurs signatures au bas de quelque3 pétitions adressées á l'Assem- blée Nalionale constituante en 1848. Ces pétitions, rédigées par les sou- tiens de la cause oriéntale, étaient la fidele reproduction de ces demandes de secours et d'expéditions, qui forment le texte invariable des anieles sur la Plata, que nous voyons paraltre depuis si longtemps. Vers la raéme époque, la majorité des exportateurs ainsi que les principaux fabricants, adressérent de leur cóté une pétition, dans laquelle ils demandaient avec instance la levée du blocus du port de Buenos-Ayres, véritable cause de l'anéantissement de notre commerce de la Plata, et faisaient pressentir que la reprise des affaires serait la conséquence immédiate de cet événement. (1) Quoiquc l'on pretende établir le contruire par de» < hiü>< s erronnés, presentes avec une évidentt- inautaise Coi. C'est ainsi qu'on lit dans une brochure, « que la population de Buenos-Ayres, qui était en o 1826 de 80 mille liabitaiits, est tombee en *6A2, sotts la dictature de /Tosas, u oirait peine a en trouver quatorze mille. — 19 — Les résultats sont venus montrer, comme nousl'avons dit, Jajustesse de fes prévisions; aussi les signataires des adresses belliqueuses de 1848 s'empres- seut aujourd'hui de se joindre á ceux qui demandent la ratification du traité Leprédour dans de nombreuses pétitions datées des centres manufacturiers et des villes maritimes les plus importantes, comme Paris, Lyon, Bordeaux, Le Havre, Montpellier, Cette, Bayonne, la Ciotat, etc. La traité Leprédour a toutes les sympathies des négociants qui ont leurs intéréts engagés dans la Plata, celles de nos compatriotes établis á Buenos- Ayres et méme d'une partie de ceux de Montevideo, car ils y voient la fin de la guerre éternelle qui acheverait leur ruine. Comment expliquer alors l'audace de ceux qui encoré aujourd'hui s'arro- gent le droit de demandar la guerre, au nom de plus de 20,000 Francais éta- blis sur les rives de la Plata. » La plus solennelle protestation se trouve dépo- súe á l'Assemblée législative, dans les pétitions que nous venons de citer, au bas desquelles on voit figurer les noms des plus respectables négociants et fa- bricants qui ont leurs intéréts engagés dans la Plata. Supposons maintenant que, malgré le voeu exprimé par le commerce, le gouverremeut se laisse entraíner par cet étrange raisonnement, qui représente le général Rosas, d'un cóté, comme l'ennemi naturel des étrangers, malgré lespreuves qu'il nous donne actuellement du contraire, et de l'autre comme ne cherchant á conclure un traité que pour le violer aussitót aprés. II ne reste plus alors qu'á tenter les chances d'une expédition périlleuse, car il faut en finir avec l'ennemi. II ne s'agit plus cette fois d'obtenir un traite plus ou tnoins avantageua;, puisque vous étes convaincus d'avance qu'il sera d'aulant moins respecté que vous l'aurez arraché par la forcé; ce n'est plus l'évacuation de la République Oriéntale qu'il vous faut, car si vous laissez votre efltremi debout, vous ne pourrez abandonner le territoire que vous aurez dégagé sans qu'il vienne aussitót reprendre ses positions. C'est done une guerre á mort que vous déclarez au général Rosas, c'est un changement de gouvernement que vous aller imposer par la forcé á la République Argentine ; en un root, vous allez faire á Buenos-Ayres, vous étranger, ce que vous voulez empécher Oribe de faire dans son propre pays. Les fervents défenseurs de la cause oriéntale portent méme plus loin leurs vues et leurs espérances ; ils révent le démembrement de la République Ar- gentine, et l'adjonctien du Paraguay et des provinces de Corrientes (1) et Entre-Rios ála république de l'Uruguay. (I) « Ces deu\ provinces (Corrientes et Entre-Rio») sont de na ture a se détacher de Buenos-A? res.._ 20 — RieB n'est négligé pour entralner le gouvemement dans la route tracée pal- ees perfides conseillers; tous promettent un succés certain, quelleque soit la forcé d'une expédition, cachant ainsi le précipice qui s'ouvrira sous vos pas le jour oü vous engagerez nos braves soldats dans cette guerre lointaine. Nous trouvons, ál'appui de ce raisonnement, le passage suivant dans une brochure (1) récemment publiée et dont l'autorité est souvent citée. «.. On « reconnut bientót l'immense dificulté, pour ne pas diré Cinipossibilitf, d'en «treprendre cette guerre sansl'appui de l'Etat Oriental, etc., etc. » Puis un peu plus loin (page 7) : « Sans les secours de toute nature de la bande Orien- « tale, ce ne sera plus trois mille hommbs, mais vingt ou vingt-cinq milie « qu'il faudra envoyer pour soutenir cette guerre avec succés. » (2) a dont le Paraná les separe, etde se confédérer avec le Paraguay et 1'Uruguay (Montevideo),(1) ácause « de l'identité qui unit les Etats de la rive gauche de la Plata. (Charle* Christofle. br. f» 8.) Une manceuvre qu'il importe encoré de signaler ici est employéc fréquemment : elle consiste a repré- senter la majeure partie des provinces qui composent la Républiquc argentine comme eberchant a secouer le joug de Rosas ; on a meme été jusqu'á assurer audacieusemrnt que quatre provinces seulement consen- taient encoré a fuire partie de la Confédération. Une assertion aussi fausse ne peut avoir de crédit qu'au- prés de ceux qui ne roudront pas prendre la peine de vérifier ce fait. (1) Voyei page 5 de la brochure inlitulée : Intervention de la France dan* la Plata, par J. Lblong. (2) II est bon de rappeler ici qu*.deux expédiüons anglaises onl tenté la copquíte de Buenos-Ayres. La premiere, en 1806, sous le eootraandement du général Beresford envoyé par sir Home Pophain, \int surprendre Bucnos-Ayres et s'en empara le 26 juin ; mais peu de jours apres, le colonel Liniéres. l'en cliassait, et lii presque toute l'armée anglaise prisonniére. Le 28 juin 1807, une seconde armée forte de douze mille bommes, sous les ordres du général White- locke, qui s'était offert pour réparer l'échec subi l'année precedente, débarqua sur les cotes de la Plata, a trente milles de Buenos-Ayres. Aprí-s une marche difticile, les Angluis parvinrent a s'emparer de deux postes assez forts; mais cet avanlage fut payé de la perte de deux mille cinq cents /totumes. Whitelocke, effrayé de sa situation, se résolut a capituler et á abandonner la Plata. Whitelocke, de retour en Angleterre, fut traduit devant une cour martiale, qui le declara, d'une voix unánime, indigne de servir le roi dans aucune fonction militaire. (Hume, Hist. d'Anglet., ch. xlix, p. lüi-109.) • L'auteur ajoute : « Whitelocke était condamnable sans doute, mais moins que ceux qui l'avaient emptoyé. Voici maintenant l'opinion exprimée par le maréchal Soult, lorsque M. Buchet Martigny lui adressa des demandes de troupes lors de la premiere intervention : « Trop préoecupé peut-etre d'idées assurément tres nobles dans leur principe, mais, a ce que je crois, a faites plutot pour l'imagination que pour étre mises en pratique; vous demandez des troupes de dé- « barquement qui.. réduites á reffectif que vous indiquez, pourraient étre complétement insuflisantes el « dont l'envoi, á une semblable distanee, pourrait passer pour une véritable imprudence, tandis que leur u forcé, si elle s'élevait & un nombre plus considérable, serait hors de proportion avec la nature et 1'objc, « des salisfactions que nous réclamons, imposerait & l'Etat d'énormes sacrifices. et nous créerait sous o d'aures rapports une nouvelle situation des plus graves tant en Amérique qu'en Europe...., » Le général San-Martín, dont l'opinion, en malicie militaire, appliquée aux étaU de l'Amérique, a une [I) Dont 1'1'rujuiT, plu. Urca, plu, rapide que la Paraná, le» tapar» ; d'ailleur» le, provincia ciléca ne «ont pai aur la rile gane!» de lm Pina, qui Cnit á Manin-Garcia, un peu pluj bautque la Colonia. — m — Ceci ne suppose pas le succés de la guerre aussi facile que le début de cette méme brochure s'efforce á le représeuter. II est vi-ai que nous ne tenons pas compte ici des secours de toute nature que Ton nous promet á Montevideo, car nous avons la faiblesse de les corapter pour fort peu de chose. Le tableau de la situation actuelle de Montevideo tracé par ses défenseurs, résume assez bien notre pensée pour que nous jugions mutile de nous y appesantir. Nous ferons remarquer seulement, que les secours qu'une armée doit attendre Je ses alliés consistent généralement en soldats, chevaux, vivres, argent; or, en laissant parler ses défenseurs eux-mémes, il est facile de voir ce que Montevideo peut nous ofTrir dans ce genre. Le courrier de la Plata ' Journal Montevidéen) du l*r aoüt 1848 donne á l'armée Montevidéenne un eflectif de deux mille huit cent dix hommes (1), que des documents plus récents réduisent en 18A9 a moins de seize cents hommes ! \aleur incontestable, écrivait de Naples le 28 décembre 1845, une lettre rendue publique, dans la<{uellc on lit le passage suivant : a Si les deux pouvoirs (la France et l'Angteterre) se décidaienl á pousser plus loin leurs hostilités, c'esl • a diré a déclarcr la guerre, je ne doute pas qu'avcc une perte plus ou moins grande d'hommcs et d'ar- « geni ils pourraient arriver de s'emparer do Buenos-Ayres ; mais apivs je suis convaincu qu'ils ne poui- n raient pas se maintenir loogtemps dans lacapitale. On'sait bien qaje la priucipale, et on pourrait pi es- ii que diré la seule nourriture du peuple est la viande; et l'on salvtuissi qu'avec la plus grande facilité on peut retirer en peu de jours tout le bétail bi. n loin dans l'intérieur, do mt-me que les chevaux tt tous h les inoyens de transport; en un mot former un vaste dési-rt implaticable pour le passage d'une armúc « curnpéenne, qui s'exposerait it un danger d'uutant plus grand qu'elle serait plus nombreusc. o Potir ce qui rsl de continuer la guerre avec la coopératíon des habitants, jo suis bien sür qu'on n'en « trouverait qu'un tres petit nombre qui s'uniraient aux étrangers. «i Enfin, avec une forcé de 7 ou 8,000 bommes de la cavalerie du pays et vingt-ciuq ou trente piéces ii d'artillerie volante, que le général Rosas maintiendrait avec la plus grande facilité, il pourra non seule- « ment soutenir un siége rigoureux contre Buenos-Ayres, mais empécher qu'une armée européenne de 20,000 hommes pénútre au-dela de trente licúes de la capitale sans s'exposcr a une perte complete, á a cause da manque de ressources nécessaires. Telle est man opinión, et Texpérience prouvera qu'elle est « bien fondee, ü moins, comme on doit l'espérer, que le mlnislcre anglais nechange de politique. » (1) Voici le detail donné parcejournal : Legión de gardes uatíonaux, bommes. 180 Chasseurs basques, — J,000 Bataillon de negres (lijtne), — 280 — — (voltigeurs), — 230 Légion italienne, — — 100 Garde oriéntale, — ■— 250 1" bataillon (gardes nationaux), — 200 2* id. id. (étrangers), — 220 Total, — 2.810 Dans lesquels on compte 250 Orientaux, tout le reste tsr étkanger.— 22 — Le subside nous fait connattre Ja position des íinances de l'Etat Oriental; et nous apprenons dans la brochure citée plus haut que « les Franeais ne vont a « Buenos-Ayres que pour ne pas mourir de faim á Montevideo; » assez triste perspective pour nos soldats. Une carte, qui accompagne l'une des brochures citées, nous montre l'armée d'Oribe occupant la campagne ju9qu'á portée de canon de Montevideo; il faut done renoncer á l'espoir de trouver une remonte de cavalerie dans les murs de cette ville. Dans la premiére partie de la lutte, soit de 1838 k 18A0, les agents franeais crurent trouver dans l'Etat Oriental un point d'appui assez puissant pour assurer le succés de leurs eutreprises contre le général Rosas. On connait les résultats que nous avons obtentis de cette triste alliance, cause aujourd'hui de tous nos embarras. Pourtant alors la position était bien différente, caria puis- Nous croyons opportun de mettre ic¡ en regard les forces dont dispose le général Oribe dans l'élat oriental, ainsi que l'armée de reserve au nord el au sud du Rio-Negro. Orientaux devant Montevideo : Bataillon Libertad-Orientaux, hommes. 720 — Restauradores-Orientales, — 730 Bataillon Independencia, — 720 — Défensores de Oribe, — 720 Artilleurs-Orientales, — — 600 Bataillon n* 1, Gardes-Orientates, — 420 — n- 2, — — 350 — n° 3, — — 400 Escadron n» 1, — — 350 — n" 2, — — 350 — n- 8, — —» 350 Total des Orientaux sous le commandenient du général Oribe, 5,710 Troupes a rgentines sous le méme commandement: Bataillcn Libertad, homnies. 800 — Restauradores, — 600 — Rebajados, — 500 ArtiUerie, — 300 Total, 2,200 Troupes argentines employées au siége de Montevideo : Infanterie : Bataillon Independencia, hommes. 600 Libres de Buenos-Ayres, — 400 División Granada, — 300 — Quesada, — 300 — Flores, — 400 — Lapridu, — 300 — Sosa, — 300 Total, 2,600 — 23 — sanee du général Rosas n'était pas aflermie comme elle l'est mainlenant, et la prospérité de Montevideo était á son apogée. La résistance obstinée de Montevideo est souvent représentée comme un Orientaux qui couiposent l'armée de reserve au nord et au ,ud de Rio Negro, sous le commandemen! des généraux Ygnacio, Oribe et Servando Gómez. Legión Escorte División Fidelidad, domines. 4,600 300 Maldonado, 1,500 Minas, 800 Cerro largo. 900 Tacuarembó. 600 Salto. 700 Paysandu 800 Soriano, 500 Colonia, 1,200 San José, 700 Canelones, 800 Durazno, 700 Total. 11,100 nécapitulation des troupes orientales-argentines dans la bande oriéntale 1° Orientaux devant Montevideo, hommes. 2° — composant l'armée de réserve, _ Argentins devant Montevideo, _ d- d- d* . _ 5,700 11,100 2,200 2600 Voici mainlenant un état approximatiT des Torces 'dont entrar sur le territoire oriental en cas de besoiu : División a Chascomuz, sous le commandanl — á Dolores, _ — í» Lujan, _ — íi Mulitas, _ — á Arroyo Azul, _ — a Bragado Grande, _ — a Médano Blanco, — — á Salto, _ — ft S Nicolás, _ — a Rosario, _ — a Sanctos Lugares, —- — a Buenos-Ayres, — — d- _ — d- _ Total. 21,600 le général Rosas disposc-, et qu'il peut Taire Prudencio Rosas, 3,000 hommes. Narciso del Valle, 2.000 1,000 Rodríguez, 450 Pedro Rosas, 4,000 Aguilera, 700 Garí, 250 Arana, 500 Mansilla, 'i,000 Vicente González, 800 Rosas, 5,000 Serenos, 400 Guardia Argentina, 1,500 Marina, 1,500 Total. . . 25.100 21,600 hommes, dont nous avons donné le L.. ajoutant á ce total eelui de 1'arn.ée de l'Lruguay, de , detall, on trouve que le général Rosas peut employe. 46, .¡00 hommes a défendre le territoire oriental Dans cette évaluation, U n'est tenu aucun comple des corps q„i oceupent la province de Santa Fé Á«- ZZ°l\ CZrT'"' ^ d°M fa" P!"",Íe Ct'UÍ c,,",u,a""'- *mm* <:es coi-ps réunis sont suffisan.s nana garantir de toute attaque venant du nord.— 24 — signe de l'impuissance des assiégeants, et on en conclut qu'il suflirait dun faible secours pour faire pencher la balance en faveur des assiégés. 11 n'en est í-ien, et 1'examen de la caite que nous avons citée plus haut surtirá pour ré- pondre á cet argument. La ville de Montevideo, placee sur un promontoire, est entourée par les navires de guerre francais dont les canons délogeraient les assaillants aussitót qu'ils sen seraient emparés. Le général Oribe a d'ail- leurs répété plusieurs fois que ce n'était pas par la breche qu'il voulait rentrer dans la capita'e de sa patrie. On fonde encoré un espoir, que nous appellerons chimérique, sur le Para- guay, peuple aux trois quarts sauvage dont on cherche á faire valoir l'impor- tance en triplant et quadruplant le chiffre de sa population, que les seuls documents dignes de foi que l'on posséde (1) portent de 200 á 250 mille ha- bitants. Le Paraguay n'a pas de soldats; son armée se borne a quelques inilices qui ne quitteront "pas leurs frontiéres éloignées de plus de trois cents lieues de Buenos-Ayres, et qui ne ró-istcraient pas au premier choc de l'armée argen- tine, sitantest que jamáis elles s'y exposent par une levée de boucliers. L'état du Paraguay a été dépeint par les paroles de lord Palmerston que nous avons rapportées plus haut, et il est á remarquer d'ailleurs que dans la guerre de l'indépendance, «lora que chacune des provincesde l'ancienne vice- royauté inscrivait le non/do son contingeht dans l'armée libéralrice, il n'est pas méme fait niention du Paraguay. Le Paraguay avec une ariuée de 20 mille hommes, de 40 mille peut-étre, le Brésil, la Bolivie, Corrientes, Entre-Bios, etc., etc., voilá les alliés quivous sont offerts ; alliés qu'on s'efforce en vain de représenter comme puissants et préts á marcher; car le cri de détresse que jettent, vers la France, les défen- seurs de Montevideo prouve assez la vanité de ees promesses. L'expédition contre Borne nous fournit un exemple récent du secours que l'on peut attendre des populations qui appellent notre appui. Lá, aussi, un petit nombre de soldats devait suffire pour décider du succés, et l'on a pu ju- ger de la justfesse des prévísions des hommes compétents, qui avaient cru l'entreprise aussi facile. Si le Gouvernement se laisse entralner dans la voie de la guerre, c'est sur ses seules forces qu'il devra compter. L'intervention étrangére est toujours une insulte pour une nation; comment admettre alors qu'un peuple aussi fier (1) Voir rou\ragp tle M. Woodbinc Parish sur le Paraguay. — 26 - que celui des enfants de l'Espagne reniera l'homme qui, par son énergie, les a élevés au point de lutter contre les premiéres puissances du monde, pour marcher avec les bataillons de ceux qui viendraient imposer leurs lois aux ré- publiques américaínes; ce serait méme la liberté que vous viendriez leur ap- porter qu'ils répondraient par leur cri de guerre, comme ont répondu leurs péres lorsque Napoléon voulut imposer sa volonté. Supposons maintenant que, malgré nos prévísions, le succés vienne assurer votre triomphe, et voyons si les résultats obtenus seront de nature á conípen- ser les frais et les soucis d'une semblable entreprise. Personne n'ignore qu'il n'existe á Buenos-Ayres d'autre moyen d'échange qu'un papier-monnaie, dont la valeur est variable et repose sur le plus ou moins de confiance que l'on a dans la stabilité du gouvernement. A partir du moment oü la nouvelle des intentions hostiles de la France parviendra dans la Plata, la valeur du papier-monnaie baissera, et elle arrivera á zéro le jour oú votre triomphe amenera la ruine inévitable de nos nationaux établis dans la république Argentine. Par suite des grandes expéditions qui ont été faites á Buenos-Ayres, depuis Ja levée du blocus, cette place doit á l'Europe des sommes considérables. Aux fabriques francaises seulement il est dft plus de 15 millions de franes. Les engagements étant contractés en papier-monnaie, nous pouvons prévoir le sort qui les attend, le jour oü la guerre sera venue renouyeler les assignals de notre premiére révolution. Ainsi le premier résultat de nos succés dans la Plata sera la ruine de nos nationaux et celle des neutres, dont alors sans doute les gouvernements vien- dront soutenir les réclamations contre la France, cause de ees désastres. Leur droit sera évident, car nous n'avons contrete gouvernement argentin aucun grief national qui justifie ees hostilités. C'est en vain que l'on prétend que le général Bosas veut refuser aux Francais le droit de vendré au détail, qu'il les a surchargés d'impóts vexatoires, qu'il prétend les soumettre á l'en- rólement, etc., etc. II existe á Buenos-Ayres un nombre considerable de ma- gasins tenus par des Francais, qui y vendent au détail depuis les plus riches étoffes jusqu'aux vins et au tabac, sans avoir á pm/er d'autre impót qu'un droit de patente insignifi.mt. C'est á Montevideo qu'il faut aller pour ren- contrer les impóts de guerre et le service militáire appliqués aux étrangeri*. Parmi les nombreux motifs qui sont énoncés pour justífier une expédition dans la Plata on voit figurer un chiffre considérable d'indemniiés, que l'on prétend faire payer au Dictaieur. Nous avons déjá vu ce qu'on devait penser— 26 — des eJiiflVcs émis; mais en supposaot qu*d soit du quelque chose h nos natio- nau* comme réparation de dommages iajusiement causés, nous pe concevons pas comment le succés d'une expédition assurera le paiement de ees indeni- nités. En ctíet une fois les générau* Oribe et Rosas cbassée de leur« étaís res- pectifs, á qui adressera-t-on .ees demandes d'indemnités ? J\pus nc pensóos pas que ee soit á la RépubUque de 1'Uruguay, notre fidéle aUiée, Nous ne pouvons supposer non plus que vous comptiez vous adresser á la RépubUque Argentine. ear ce serait lui faire payer un peu eher le service que vous l'auriez obligée d'accepter. Si pouríant votre intention était telle, 1'im- posibilité matérielle résultant de la ruioe du gouvernement et des babitants serait uu obstacle que nous soumettons á vos méditaiions. On prétendra, jl est vrai, qu'une intervention dans la RépubUque de 1'Uru- guay n'entraine pas la guerre avec la Confédération Argentine, ou que le général Rosas intimidé cédera á vos prétentions. Cette ¡Ilusión est une des plus dangereuses, car c'est elle qui jusqu'á présent a guidé la politique du gouvernement dans la fausse route qu'il a suivie. Pour le prouver il n'est pas besoin de chercher des arguments ailleurs que dans l'expérience du passé. Le général Rosas a donné trop de preuves de son énergie et de sa fermeté pour que l'on puisse admettre un seul instant qu'il cédera devant votre volonté. füt-elle méme dictée de la capitale de la République Argentine. Pour justifier la guerre que l'on demande avec tant d' jnstances, non con- tent de chercher des griefs dans les faits existants, on va plus knn, et, percant 1*avenir, on fait au général Rosas un procés de tendances, on écbafaude un acte d'accusation sur des griefs futurs. Parmi les sinistres projets qu'on lui préte, il en est qui nous font nous deiuander si nous devons nous étonner davantage de l'incroyable aplomb de ceux qui les inventent que de la créduüté de ceux qui les admettent sans plus d'examen. On concoit diflficilement que des hommeg sérieux puissent penser que « le « gtnéral Rosas, sitót Oribe á Montevideo, c/iassera íous les étrangers dea « provinces argentines et en fermera les ports anx navires venant ef Europe,» privant ainsi son gouvernement de son unique revenu, la domine, et ses na- tionaux du seul débouché que puissent trouver les produits de leur pays. Si pareille idée était admissible, nous conseillerions aux partisans de la guerre d'attendre la réalisation de ce projet, car alors nous compterions pour — 27 — alliés l'Angleteire, les Etats-Unis. la Sardaigne, etc., etc., et nous dirions i ceux qui voient un point d'appui indispensable dans l'occupation de Monte- video qu'il serait bien facile alors de replacer les dioses dans la position ac- tuelle, car la situation géographique de cette ville est telle que toute filis sanee maritime pourra s'en emparer en lout temps avec facilité. Nous terminerons cet apercu en exprimant nos voeux sincéres pour la paix et en appelant encoré une fois l'attention du Gouvernement sur les tristes conséquences de la guerre, puisqu'elle amenerait la ruine de tous ceux qui, sur la foi d'un traité conclu par un agent agissant d'aprés les ordres de son Gouvernement, se sont engagés dans des affaires importantes avec d'autant plus d'ardeur que, depuis plusieurs années, ils avaient été forcés de rester inactifs. Le traité Leprédour a toutes les sympathies des négociants qui ont leurs intéréts engagés dans la Plata, celles de nos compatriotes établis á Buenos- Ayres et méme d'une partie de ceux de Montevideo ¡ car ils v voient la fin de la guerre éternelle qui acheverait leur ruine. F l N.