mm NOTICE BIOGRAPTOÍJE SUR M. FRANCISCO JOACHIM MUÑOZ, Député á l'Assemblée Nationale et Membrs au Conseil-d'Etat l.E GÉNÉKAL PACHECO Y OBES. 0 PARI S, IMPRIMERIE DE MADAME DE LACOMBE RUE d'enghien, 14. NOVEMBR* 1851. NOTICE BIOGRAPHIQUE sus M. FRANCISCO JOACHIM MUÑOZ, Député á l'Assemblée Nationale et Membre au Conseil-d'Etat, LE GÉNÉRAL PACHECO Y OBES. E JMI'IUMERIE DE M A DAME DE LACOMBE RUE d'enghien, 14. NOVEMBRE 1851.FRANCISCO JOAQUIN MUÑOZtVép n; tasrtá n i FRANCISCO JOACHIM MUÑOZ. Au moment oü un (riomphe éclatant va récompenser les défenseurs de Montevideo, la mort vient de frapper, dans Fran- cisco Joacbim Muñoz, un des hommes qui ont le plus énergi- quement cooperé á cette glorieuse résistance; comme á toutes les grandes actions que la République Oriéntale enregistre sur son livre d'or. Montevideo et tous les Orientaux ont pris le deuil á la nou- velle de la mort de Muñoz, et c'était justice; parce que Muñoz fut un de ees hommes dont la vie est un continuel sacriflee pour la patrie; un de ees hommes que la Providence place au milieu d'un peuple, dont elle veut augmenter la gloire. La mort de Francisco Joachim Muñoz est une calamite publi- que. Le Bullelin du Rio de la Plata, doit en donner la douloureuse nouvelle : La vie de Francisco Joachim Muñoz est une des illus- trations du peuple Oriental; le Bullelin du Rio de la Plata, doit raconter rapidement cette noble vie. D'ailleurs le récit de la carriére de Muñoz est une Cloquente réponse a ceux qui, sans les connaítre, ont calomnié les hommes de la Plata. Francisco Joachim Muñoz naquit á Montevideo le 22 aoüt 1791. II fit de brillantes études á Buénos-Ayres, et aprésles avoir ter- minées, fut mis á la téte de la colossale maison de M. Seco qui, plus tard, devint son beau-pére. La révolution de 1810 vint surprendre Muñoz dans cette heureuse posilion; il y renonca pour se consacrer au triomphe de la cause de l'indcpendance Américaine. II fut un des premiersI — 6 — quí arborérent ce drapeau dans l'Etat Oriental, et bien qú'il n'eút encoré que vingt ans, ses travaux importants lui altirérent les persécutions des autorités espagnoles, et le placérent au rang des chefs de la Révolulion. Le premier cri d'indépendance qui retenlit dans l'Elat Oriental, fut jeté á Mercedes ; Muñoz se trouva la pour y répondre el l'appuyer. Buénos-Ayres était le foyer de la révolulion Américaine; Muñoz se rendit dans cetle ville oü, en 1814, c'est-á-dire á l'áge de 23 ans, il remplit l'iniportant emploi de président du Conseil municipal ( Regidor del Cabildo), Fun des premiers de l'adminis- trntion. H épousa á cette époque CIpriana Herrera, femme auprés de laquelle on comprend tout á la fois, et la mére des Gracques, ét les saintes auxquelles la religión dresse des autels, parce que toutes Ies vertus et toutes les qualités furent en elles. A Monte- video, quand il y a une infortune á consoler, une bonne action a inspirer; quand on parle d'abnégation, de charité, d'amour de la famílle, de toutes les vertus, en un mot, qui appellent Fadmiralion sur la femme chrétienne et sur la citoyenne; quand on évoque une de ees grandes qualités, le nom de Ci- prjana Herrera est un des premiers que Ton prononce, et celuí qui la connaít se rend compte que la famille de Franciseo- Joachim Muñoz soi tune pépiniére d'hommes remarquables; parce que, dans toutes les parties du monde, le commandant Muñoz, dont lamort, au commencement du siége, plongea toute l'armée dans le deuil,et lecolonel Muñoz,un des plus courageux soldats, et un des plus beaux caracteres dont l'Etat Oriental s'honore, seraient des hommes éniinents (1). .10*1 tJiouSfi'ii <»«•»•!••'•.«n<.•< > ;i rj • • cntiiiK m¡d«v»ar»rf irt'í (1) Au commencement du siége de Montevideo, M. Mqnoz avait cinq fils c¿ipal}les de prejjdre les armes; quaíre d«i>tre eux se trouvaient dans la ville, et prirent immédiatement du service. Le cinquiénie éludiait en Europe, d'oü il revint habile médecin. Rentré dans sa patrie, en 18A6, 11 consacra tous ses soins a l'hdpital inilitalrc et a la popoiation pauvre. Aujourd'hui, A la fin de 1814, Montevideo était au pouvoir de l'armée des patriotes. Muñoz songea á s'établir dans son pays. II y vivait au moment oü les fautes de l'administration du général Artigas imposerent á Montevideo une condition si malbeureuse. Les idees, le caraclére , l'éducation de Francisco Joachim Muñoz étaient incompatibles avec le systéme honteux, arbitraire et démoralisateur sous lequel gémissait sa patrie. Cependant il refusade se joindre á la fraction qui, pour combatiré Artigas, avait demandé l'appui de Buénos-Ayres; il s'y refusa, bien que ses propriétés eussent été confisquées, et que les persécutions de toute nature frappassent sa famille et lui. En 1818, eut lieu fintervention portugaise dont le programme était la pacification de l'Etat Oriental et son affranchissement du régime anarchique dont il était victime. A ce titre, Muñoz accepta Fintervention, et, comme les premiers citoyens du pays, mit ses talents á son service. Mais, dés le moment oü il s'apercut que Fintervention portu- gaise se traduisait en Un acte de conquéte, Muñoz employa tous ses efforis a la combatiré, malgré que le commandant en chef des Porlugais se fut alliéá sa famille par un mariage, et qu'on lui a peine le général Garzón se met-il en campagne, que l'on volt le docteur Muñoz quitter sa jeune famille pour se donner tout entier a sa patrie. Volci ce que Ton trouve, & ce sujet , dans le Comercio del Plata, da 22 jufllet. € Le docteur Henrl Muñoz est partí sor le navire a vapeur Rio- Uruguay, » dans le but d'offrir ses servlces au général Garzons comme médeein ct » chirarglen, pendant la campagne qui se prépare contra Oribe. II s'est y> munl a ses propres frais des insíranienls et des médicaments qui pourront » lui étre nécessaires. II va rendre a ses concitoyens un service d'autant » plus méritoire, que l'accomplissement en sera píos pénible et pías » difficile. » Qaant á nous, nous sentons pour le docteur Muñoz l'affection que nous » inspire tout acte noble et blenfaisant qui ue renferme pas en tul le polson » des rancunes politiquea. »offrít, pour soutenir la domination du Portugal, les avantages de fortune et de position les plus séduisants. - Le mouvement qui eut Jieu, en 1823, en faveur de l'indépen- dance, compta Francisco-Joachim Muñoz au nombre de ses pro- moleurs. Cette tentative ayant avorté, Muñoz se retira á la cam- pagne, et consacra le tenaps de cette retraite, á maintenir le pays dans ses idees d'indépendance et de haine contre la domination étrangére. Lorsque le général Lavalléja, a la téte de 32 compagnons d'armes, fit retentir son cride liberté, en passant l'Uruguay, a Arenal Grande , Francisco Joachim Muñoz babitait avec sa famille sa terre (Estancia ) du Rincón della Ygua. Ce ful la qu'il recul une lettre du général Lavalléja, qui l'invitait á se joindre á lui; Francisco Joachim Muñoz lut cette lettre, et la présenla á son épouse. Satis diré un seul mot, Cipriana Muñoz se leva , sortit de la piéce oü ils élaient tous deux; puis, rentrant un moment aprés, elle lui dit : — Ta valise est piéte, on a été te chercber des chevaux. Deux heures aprés, Muñoz était en route et rejoignait La- valléja. Pour bien comprendre toute la grandeur de cette action , il est nécessaire de se rappeler que l'entreprise de Lavalléja étaít généralement considérée comme insensée. II venail avec trenle-deux bommes, sans autre resssource que leurs épées, pour délivrer un pays que gardaient 8,000 soldáis ctrangers ; un pays dont la population était si minime, que le général La- valléja ne put réunir plus de 2,000 bommes en l'appelant tout enliére sous son drapeau. A cette époque, tout le monde le sait, les combattants arrivaient á l'ennemi avec un couteau attaché á un báton, quelque mauvaise arme á feu, ou quelque vieille épée oubliée dans le coin d'une ferme , car la défíance des conquérants avait désarmé tout le monde. L'armée brésilienne que Ton avait á combatiré était compo- sée de soldats aguerrís et vaillants, ayant á leur téle desofliciers de réputation mílilaire bien établie. Maítresse des principales villes et des ports, approvisionnée de tout ce qui lui était nécessaire pour faire la guerre, l'armée d'occupation semblait devoir facilement comprimer et aneantir l'audacieux mouve- ment du général Lavalléja. Si, au lieu de cela, les memorables victoires du Rincón et de Sarandi rendirent possible la liberté de l'Etat Oriental, ce fut parce que le peuple qui combat pour sa liberté, peut enfanter des prodiges, et que les Orientaux, dans cette guerre, íirent tout ce qu'il est donné á l'bomme de tenler, pour sauver son indépendance, et bien mériter de l'bumanité. Ce fut une belle époque pour la terre Oriéntale. Aucune haine ne divisait ses enfants, aucun danger n'arrétait leurs efforts. Le peuple entier combattait, et á sa téte, unis par une méme peusée, marcbaient tous nos citoyens les plus remarquables.... Lavalléja, Rivera, Muñoz, Laguna, Giro, Oribe, Pérez (Don Luís Eduardo).... Oui I c'était une époque heureuse, car alors la ierre Argén ti ne voyaitsesdestinéesconfiées á Las He ras et a Rivadavia. Alors personne ne connaissait le tyran láche et infáme qui depuis plongea la République Argentine dans le deuil, sema dans la nótre les discordes civiles, auxquelles on doit la guerre fratricide qui la dévore, et qui a terni l'éclat de quelques-uns des noms inscrits avec honneur sur les pages de l'histoire de la glorieuse époque de 1825. Parmi ees hommes, aucun n'eut plus de titres á la reconnais- sance publique que Francisco Joachim Muñoz. Réuni au général Lavalléja, quelques jours aprés le passage de celui-ci, Francisco Joachim Muñoz déploya, au service du pays, cette énergie el celte activité que personne parmi nous n'a égalées. On le vit montrer cette intelligence et ce courage, que tous nous avons admires en lui: toujours á cheval, partageant, avec le soldat, la vie pénible de nos camps; aujourd'hui, il présidait á l'organisation d'une división, le lendemain, il était dans une ville, établissant une adminislration, créant des ressources, et faisant forger des armes. Mélé aux soldats, il leur parlait ce langage d'enthou- siasme et d'inspiration, apanage des ames privilégiées ; il com-— 10 — muniquait au peuple sa confiance aveugle dans le triomphe de la patrie ; il donnait a tous l'exemple de l'abnégatioa et des sacri- fices. Pendant la campagne de 1825, Francisco-Joachim Muñoz se monlra ce qu'jj fut au siége de Montevideo, — l'ame de la GCERRE, LE CHAMPION LE PLDS ACT1F DE LA BÉSISTANCE. Designé, avec Loreto Gomensoro, pour se rendre á Buénos- Ayres,etobtenirdu gouvernementde cette province,dessecours et sa coopération; sa mission eut le plus heureux résultat. II revint sur le théátre de la guerre, futélu député de la premiére Assemblée nationale, auxglorieux travaux de laquelle il contri- bua activement. En 1826, il fut nommé au commandement militaíre du département du Mal donado, á la téte duquel il resta jusqu'á la paix de 1828. Sous son admmistratton,ce département redoubla d'eflbi ts pour souteñir la guerre ; l'ennemi ne put insulter ni ses coles ni son territoire, á la défense desquels Francisco—Joa- chim Muñoz présidait. La paix fut faite. II fut élu député á l'Assemblée constituanle, et sa logique brillante éclaira les discusstons auxquelles don- nérent lieu les diíférents anieles de la Constitution qui régit l'Etat. II prit place entre le général Garzón et M. Giro, pour former le premier ministére, nommé parle général Rondeau; ministére dont les services ne pourront jamáis étre oubliés du pays. En 1832, il coopera activement a la révolution qui éclata contre la premiére présidence. Comme dans tous ses actes pu- blics, Francisco-Joachim Muñoz fut, dans celui-ci, dirigé par le plus pur patriolisme. II se trompa, comme se trompent les gens de bien. Comme dans toute sa vie publique, Francisco-Joachim Muñoz, pendant cette révolution, joua le role qui convient aux homraes de sa trempe; il se reserva Íes dangers et les sacrifices. I^a révolution fut vaincue, Francois-Joachim Muñoz emigra á Buénos-Ayres; mai s, s'apercevant du motif qui, dans le gouver- nement de cette ville, faisait proteger Ies ennemis du général Rivera, il se separa d'eux et revint á Montevideo, oü le gouver- — 11 — nement le recutavec égard, lui conflant, quelque temps aprés, une mission d'intérét national en Solivie. Pendant la séconde présidence, il oceupa le ministére des finances, ala satisfactioñ générale, et cette époque est une des plus bel les de sa vie. Ministre du président Oribe, sur lequel le tyran de Buénos- Ayres exercait déja son influence; Muñoz la combattit avec énergie et loyauté, faisant tous ses efforts pour détourner Oribe de la voie fatale dans laquelle il s'engageait. A ce sujet, une conversation remarquable eut lieu entre le président et son ministre. — N'en douíez pas, dit un jour le premier á Muñoz; lesysléme •de Rosas est le meilleur pour gouverner ees conírées. — C'est le plus commode, M. le président, répondit le ministre; mais avec un leí systéme, le gouvernant sort par la fenétre, et les gouvemés se ruinent......Ces paroles de Francisco Joachim Mu- ñoz étaient prophétiques. Sa sortie du ministére fut encoré un acte honorable. Rosas, dans un message, avait lancé contre l'administra!ion du général Rivera une aecusalion blessante, relativement á la mission dont Muñoz avait été chargé en Bolivie. Gelui-ci, malgré le président et ses collégues, publia un vigoureux déraenti aux assertions de Rosas et quitta le ministére. En 1838, il fit partie du gouvernement provisoire établi par suite de la démission d'Oribe. En 1842, il reprit le portefeuille des finances. En 1843, il était membre de cette administration vígoureuse installée le 3 de février, á laquelle on doit en grande partie les prodiges de la défense de Montevideo. Ses collégues, a cette époque, étaient MM. Santiago Vasquez, une des capa- cités les plus éminentes de la République, et le colonel Pacheco y Obes dont l'activilé et l'énergie n'ont pas été contestées. Francisco Joachim Muñoz ful sans contredit l'áme de ce minis- tére. C'est á lui que Ton doit les principales mesures militaires, qui repoussérent le danger. Le ministére de la guerre ne fit rien ¿ cette époque qüi ne lui fut inspiré par Muñoz. — Dans tous Ies i— 12 — détails du service, oü il fallut une aclivité plus qu'humaine, pour tout creer, pour veiller á tout; le ministre de la guerre trouva toujours á cóté de lui le ministre des Gnances, et gráce á son inlelligentc coopération, á ses conseils, a sa direction éclairée, le ministre de la guerre put remplir sa difficile mission. Le colonel Pacheco y Obes s'honore de proclamer cette vérité, et depuis cette époque, il a voué á Francisco Joachim Muñoz l'amitié la plus vive, et la plus profonde reconnaissance. En 1845, il fut appelé au ministére de la guerre qu'il garda jusqu'á 1846. Rien de plus admirable que ('impulsión qu'il donna alors á son département, dont toutes les branebes étaient mal servies et désorganisées. Lorsqu'il quitta le ministére, la garnisonde Montevideo équi- pée d'une facón brillante et complete, ne laissait rien á désirer au point de vue de la discipline, de l'instruclion, et de l'enlbou- siasme. Le département de baldonado, libre d'ennemis, voyait flotter le pavillon national, que portait une magnifique división; Le Salto et la Colonia bien fortifíées renfermaient des garnisons nombreuses, et bien équipées, qui batlaient l'ennemi chaqué jour; tout enfin élait preparé pour la destruction de l'invasion élrangére. En 1847, Muñoz reprit pour quelque temps les deux porte— feuilles de la guerre et des finances. Collecteur général de la douane, membre de l'assemblée des notables, conseiller d'Etat et président de différentes commissions d'ulilité publique; dans les moments oü il ne faisait pas partie du gouvernement, Muñoz prenait toujours une part active aux travaux de la défense. Quand il s'agissait de la liberté du pays, il n'y avait pour lui, ni rivalités politiques, ni froissements d'amour-propre, ni suscep- tibilités personnelles. II acceptait le pouvoir pour servir le pays, il quittait le gouvernement et redoublait de zéle pour son ser- vice. Ce fut-lá toute sa vie, pendant la durée du siége. Jamáis, sous aucun pretexte, son dévouement ne se ralentit. Dans les jours funestes oü les dissensions intérieures divisé— rent les défenseurs de Montevideo, Muñoz suivait la voie que lui — 13 indiquait son patriolisme, el si le succés donnait raison a ceux qui avaient suivi la route opposée, on le voyait venir au devant d'eux, leur proposer sa coopération, et leur demander la modération au milieu du triomphe. On le voyait rechercher ceux qui avaient partagé ses idees, pour calmer leurs ressen- timents, pour leur démonlrer que l'intérét de la patrie exi— geait, avant tout, l'union parmi les défenseurs de la République. II faut ne pas avoir élé au milieu des assiégés pour ne pas apprécier l'heureuse infiuence exercée par Muñoz pendant cette époque; pour ne pas reconnaltre les maux qu'il a prévenus par sa prudence, et le bien que son abnégation, la puretéde son pa- triolisme et son noble exemple onl produit. Au commencement du siége, Francisco Joachim Muñoz avait une fortune considérable, qui a passé tout enliére au service de la défense. Celui qui écrit ees lignes, peut mieux que per- sonne en témoigner. Dans les premiers mois de 1843, il y a eu plusieurs jours oü l'armée a eu du paín, parce que la boulangerie de Francisco Joachim Muñoz renfermaitde la farine ; dans bien des occasions. les privations du soldat ont cessé, parce que la bourse de Fran- cisco Joachim Muñoz contenait encoré de l'argent: c'était pour lui un jour de vérilable joie, que celui oü la Patrie venait lui enle- ver une partie de l'héritage de ses enfants; qui, a leur tour, ne montraient jamáis plus d'afleciion á leur pére, qu'au moment oü ils savaient qu'il avait ainsi sacrifié leur avenir. Tel a été , dans Muñoz, l'homme public. II a parcouru une longue carriére, et sa conduite a été celle dont s'honorerait le patrióte le plus pur. II a traversé une époque difficile et pénible, sans avoir excité la haine, sans commettre un seul crime po- litique, sans avoir exercé une vengeance. II a rempli les plus importantes fonctions, au profit du pays, d'une maniere qui honorait son intelligence et son coeur. Dans la vie privée, Muñoz était bon pére de famille, bon ami, honnéte homme, généreux, rempli de bienveillance. Sa figure élait agréable, son regard expressif, sa parole brillante ct pleine— Vi — d'enlrai nenien t. Son instruclion élait aussi noble que varice ; avec elle, il apportait aux emplois publics, une connaissauce et une pratique des aflaires qui, pendant longtemps, rendront sa perte irreparable parmi nous. Ce fut le 10 juín, que Dieu appela á luí cet ¡Ilustre eitoyen : le 11, sa dépouilie mortelle fut portee a sa derniére demeure, suivi par tout le peuple, et les membres du gouvernement qui, interpretes de la reconnaissance de la Patrie, conduisaient ce deuil public..... L'estime de tous, la douleur de tous..........., telle fut la pompe fúnebre qui presida aux funérailles de Francisco Joa— chim Muñoz. — Quelle autre plus noble et plus digne d'envíe pourrait offrir la societé ? IM. PACHECO Y OBES. París, le 25 Seplembrc 1851. Iriip.